L’Océan, notre poubelle naturelle.


Au Sénégal, l’Océan est le plus grand dépotoir à ciel ouvert. Il s’agit de la plus grande poubelle qui pose le moins de problème de réglementation en matière de déversement des produits en tant que déchets ménagers, industriels, artisanaux et des BTP.

Les gravats sont accumulés sur le bord de la côte sénégalaise où ils s’amoncellent en tas de composites formés de ciment, de sable, de débris de basalte et calcaire, restes de briques taillées, importés, de tuiles en ciment ou d’argiles importées et de plâtres. La collecte de gravats peut être évoquée, en termes de recyclage, dans les processus d’endiguement et de remblayage des zones déclives susceptibles d’être envahies par les eaux en saison des pluies. 



C’est un « matériau » bon marché utilisé aux fins de terrassement dans des lotissements où en surface le corps du sol est fortement argileux. Le plus souvent, il permet temporairement de répondre à un risque mal présenté. En effet, la solution d’usage de ce matériau hétéroclite produit des effets néfastes. La stagnation est souvent reportée de manière échelonnée dans le temps et dans l’espace. 


Les gravats ne peuvent en aucune manière jouer un rôle d’étanchéité, encore moins dans le fonctionnement saisonnier avec une humidification et un assèchement, le produit finit par ne plus être efficace. Les gravats, utilisés comme produits de remblayage, trompent énormément. C’est un leurre que de vouloir en faire une solution au problème des pentes, d’écoulement et de stagnation des eaux qui finissent par les inondations. Tout comme le sable et pire les ordures ménagères. La capacité de rétention des gravats est presque provisoire et en saison sèche la structure cimentée est dissociée et un autre produit du déchet apparaît. Il reste fonction de la constitution initiale du mortier qui d’habitude est fait de sable, de ciment et d’un béton en basalte ou en calcaire. Ce mélange humide produit un déchet moins considéré comme tel. Dans la nomenclature hiérarchique des déchets, on retrouve moins bien décrits ces objets qui résultent des BTP à l’échelle individuelle et à la petite échelle industrielle.



L’Océan présente une bordure basse d’accès facile aux moyens de transport que sont les camions, les autres véhicules qui assurent ce déversement et dont la majorité, adaptée, véhicules ‘’adoptés » par l’histoire depuis les tombereaux dont la charrette est le produit final. En ville et aussi bien sur la partie rurale de la côte, ces hippomobiles ont favorisé une transformation indescriptible du littoral. Il y a une raison à orienter un regard vers les charrettes en ville et dans les campagnes. Particulièrement la contribution de cet « engin » dans les activités de prédation sur le littoral est énorme, au-delà du prélèvement du sable, il y a le dépôt des gravats et la capacité d’accès facilité pour le cheval et le coût faible pour le rejet utilisé par toute sorte de sollicitudes. Les charretiers ont toujours solution pour le transport de tout au Sénégal. Sur le bord de mer, la spécialisation est fonction de la géographie des activités. En zone de pêche, les charretiers vont jusqu’à « l’intérieur de l’eau -en océan - à la rencontre des pirogues et assurent une manutention en déplaçant les produits de la pêche, transportent les femmes, transportent les paniers de poissons écaillés, les herbes, le bois, le sable, le ciment, les briques, le foin, l’arachide et tous les produits agricoles saisonniers et du maraîchage, tout en fait.

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