La géographie en contexte de pandémie : cas du Covid 19


La géographie en contexte de pandémie : cas du Covid 19[1]

La géographie est omniprésente dans le contexte de la crise sanitaire du Covid 19 qui affecte la planète Terre. En effet, cette discipline qui s’occupe de l’Espace est fortement associée au Temps dans cette démonstration.
L’espace de départ de la maladie est Wuhan en Chine. Et la contamination concerne 180 pays sur 193 que compte officiellement la planète Terre selon les statistiques du système des Nations unies qui en rajoute à peu près quatre pays reconnus. Disons 180/197 (entre 91 et 93 % des pays du monde ont été affectés par le Covid 19 au 10 avril 2020). Ce qui justifie la dénomination de pandémie.
Pour qu’une maladie soit considérée comme une pandémie, on opère un suivi de la progression selon une distribution géographique du mal. Ce qui amène quotidiennement une répartition spatiale des cas affectés par la maladie, selon le pays ou le territoire où se manifeste la maladie. A la vitesse de manifestation des vents qui accompagnent les cyclones, on mentionne en temps réel dans de nombreux cas, les victimes, le nombre de patients en traitement, ceux qui sont guéris, ceux qui sont décédés et même transférés d’un pays à un autre, ceux qui sont en situation grave et les sources ou origines du virus sont dessinées suivant un vocabulaire bien teinté de « géo-graphisme ». Le cas zéro, les cas contaminés par simple contact ou voisinage et des cas, dont la source de contamination ignorée, sont affectés comme des cas communautaires. Il émerge en même temps des cas autochtones et ceux qui sont dits importés car amenés par des personnes en déplacement. Les cas vont être distribués par Pays, Provinces, par districts (sanitaires), par ville, voire par quartiers. Ce qui montre la notion de l’échelle spatiale conquise par le virus et sa vitesse de propagation. Ici, cela correspond à la vitesse du transporteur qui est un élément de la mondialisation qui utilise les moyens de déplacement révolutionnaire (avions et trains à grande vitesse, bateaux de croisière).
D’autres termes de géographie, allant de la grande généralité au particularisme, sont notés. C’est le cas du confinement et du déconfinement. Le confinement amène le thème des confins et des marges en géographie. Quant à la quarantaine c’est une mise à l’écart spatial dans un temps déterminé. Son origine retenait quarante jours. Mais dans le cas du Covid 19, c’est une quatorzaine limitée par le temps d’incubation du virus.
En observant les Systèmes d’Information Géographique (SIG) qui sont des applications spatiales combinées à des variables vite sollicitées pour montrer à l’échelle planétaire l'ampleur de la pandémie, on se rend compte de la multiplicité des paramètres qui sont mobilisés. Il s’agit de l’association d’une donnée spatiale extraite d’un planisphère. Elle correspond au pays choisi et à ses subdivisions spatiales. En exemple de la Chine aux USA, les premiers rapports liés aux tensions économiques ont entraîné une sorte de banalisation du mal. Du péril jaune, on passe au virus chinois. Toutes les formes de tension sont observées. La stigmatisation est un reflux d’un sentiment bloqué qui resurgira tout le temps que durera la crise sanitaire. Dans les SIG, on retrouve plusieurs variables. On considère le nombre de cas subdivisé en catégories de genres et d’âges. On remarque rapidement qu’il y a plus d’hommes affectés que de femmes et les jeunes et enfants semblent être épargnés dans les nombreux cas observés à l’échelle planétaire. La mortalité introduit une thématique macabre qui amène la morbidité selon les catégories évoquées plus haut et celles révélées en fonction de leur distribution spatiale qui montre, par ailleurs, une autre catégorisation sociale qui est une distribution spatiale de la richesse et de la pauvreté. On met en avant une possibilité d’expansion du virus en fonction des niveaux de salubrité, de propreté et d’hygiène.
Quand la dispute ouvre sur la nature du traitement à adopter entre spécialistes de pays riches et pauvres, on observe l’arrivée sur la scène internationale du taux de guérison en fonction du type de traitement appliqué. Et on passe de la Chine (Wuhan) à la France (Marseille). La coopération internationale et les relations diplomatiques vont prendre des coups. Et la distanciation sociale est magnifiée pour éviter la possibilité de contamination par le rapprochement avec le télétravail qui est préconisé sans préparation.  Et pourtant aussi, la distanciation est un ordonnancement spatial révélé par la fermeture des frontières. Le confinement est de même organisé de manière scalaire. Lorsqu’il est partiel, il peut concerner des entités territoriales. L’interdiction d’un déplacement entre région concerne le transport interurbain qui est interdit dans ce cas. Lorsqu’il est total, il est asocial. On parle de gestes-barrières. La distanciation familiale est acceptée, tolérée et elle est appliquée de manière communautaire quand il s’agit d’un confinement total. Et après, suivant une échelle donnée, on passe à une hiérarchie qui donne le déconfinement échelonné. Une série de démarches d’isolement est mise en place en vue d’éviter la contagion par un virus. Une Commune peut être vue comme un foyer de la transmission. Dans le cas de la transmission Communautaire, on a théorisé à ce sujet le confinement partiel qui n’est rien d’autre que l’isolement spatial d’une communauté comme du temps des maladreries qui ont donné naissance aux léproseries. Les hôpitaux qui abritent le secteur des maladies infectieuses sont évitées. Un seul cas signalé dans un hôpital de banlieue a vidé la structure sanitaire de ses malades et réduit sa fréquentation. La banlieue occupe le champ de la stigmatisation avec la révélation de cas contacts démultipliés à Keur Massar. Son croisement qui est un marché et un point de rupture de charge des transports en commun va en faire une zone de fréquentation qui pourrait entraîner une transmission rapide de la maladie. Une géographie de la peur de la contamination est amenée par le ciblage des aires confinées. Les espaces sont catégorisés par régions affectées ou non concernées par la diffusion du virus. On passe du cas zéro au nombre qui en décroissant montrera le pic de la maladie qui ne correspond plus à la plus haute valeur qui donne le sommet de  la courbe.
Une pandémie ou maladie internationale


Aux sources des relations internationales qui ont donné la mondialisation, la ségrégation raciale peut apparaître. Dans un premier temps, les asiatiques ont vécu leur baptême de stigmatisation, souvent au sein de communautés où ils ont toujours vécu depuis leur naissance. En retour, il a été noté en Chine de vives protestations des représentations diplomatiques qui visaient des traitements orientés vers des communautés minoritaires et notamment étrangères et surtout africaines, européennes et afro-américaines. Ces faits ont été dénoncés à la suite de contrôle sélectif et de proposition de confinement en fonction du statut et de la résidence de l’immigrant. Dans tous les pays, la migration et le migrant sont des thèmes qui expliquent l’intérêt du décompte.
La maladie est une affection qui concerne de nombreuses célébrités et notamment des stars du sport. Quand elle entraîne la mort, on lui confère un pouvoir macabre de sélection. En exemple le célèbre saxophoniste Manu Dibango et Pape Diouf ancien président du club de football français : l’Olympique de Marseille. Alors qu’en Chine, la mort d’un jeune médecin confirme la dictature du Socialisme dans la Communication d’Etat avec l’extérieur.
Il est clair que cette pandémie du Covid 19 ouvrira de nombreux champs nouveaux propres aux espaces et aux risques répartis en fonction des communautés affectées. En plus des thématiques propres à la mobilité, à toutes les échelles, d’autres viendront se greffer aux questions plus étudiées dans le cadre de l’Internationalisation des relations qui ont donné la Globalisation.



[1] « La pandémie mondiale » est un pléonasme sorti de la bouche d’un journaliste sénégalais qui montre, à quel point, la géographie est présente dans ce contexte de crise sanitaire.

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