Les inondations en contexte de pauvreté : perte d’eau, d’énergie et de ressources agricoles
Les inondations en
contexte de pauvreté : perte d’eau, d’énergie et de ressources agricoles
Avec les changements climatiques
confirmés par des oscillations dans les apports pluviométriques, une bonne
partie du fonctionnement des écosystèmes semble obéir à un déséquilibre entre
les apports en eau et les besoins réelles des populations notamment en (ce qui
concerne) ou en suivant la répartition spatiale et celle des activités.
Au Sahel, les changements écologiques importants ont été
notés au cours du dernier quart du XXe siècle. En effet, une longue période de
déficit pluviométrique a hypothéqué l'autosuffisance alimentaire. Ce qui a
conduit à des épisodes de sécheresse, de famine et d'autres hypothèques. A la
rareté des ressources en eau qui dépendent des apports pluviométriques, la
rareté des ressources financières qui dépendent des produits de l'agriculture
et des ressources végétales (soutien d'un élevage) longtemps extensif pour tous
ces pays sahéliens, s'est ajouté l'échec politique lu à travers les stratégies
de maîtrise hydraulique avec les barrages qu'on a essayés d'expérimenter sur
les fleuves Sénégal, Niger, Gambie et ailleurs dans la sous-région à des
échelles variables. Au même moment, les terres asséchées ont été délaissées par
une agriculture multiséculaire. Ce qui a exposé les sols à la déflation et à
l'appauvrissement notoire. Tout un système de production est entré en
déséquilibre à ce moment-là. (cf. CILSS).
Des tentatives de regroupements qui ont élaboré des politiques qu'il est
nécessaire d'articuler à nouveau autour de paradigmes mieux élaborés
s'appuyant, par ailleurs, sur la dynamique du climat.
Il s'organise suivant une complexité de variables
interconnectées avec les apports pluviométriques, les tentatives de maîtrise
hydraulique, du renforcement de la production agricole en vue d'une autosuffisance
alimentaire (cultures vivrières et spéculatives). Ce qui explique le flou
propre à la dispersion dans les stratégies adoptées et les contradictions
notées dans les réponses proposées.
Immédiatement après que certaines réponses ont commencé à
porter leur fruit par la maîtrise hydraulique, d'autres complexités attachées
aux solutions se font jour. Il s'agit particulièrement dans le cas des barrages
hydrauliques de produire de l'électricité pour des pays faiblement
industrialisés qui ont eu des factures pétrolières qui dépassent la moyenne de
la consommation de certains pays plus riches.
La crise qui est due au déficit pluviométrique a des
incidences économiques, sociales et politiques multiformes. L'une des
incidences symboliques est illustrée par la décomposition structurelle du tissu
de l'habitat. L'habitat subit une recomposition qui tend vers l'inversion des
modes relationnels entre l'urbain et le rural. Des statistiques indiquent des
pics de mutation de communautés fortement rurales qui vont passer à des groupes
sociaux qui appartiennent aux sociétés urbaines. Le caractère abrupt de cette
évolution ne permet pas d'enregistrer et de comprendre la réalité du produit
qu'est la ville nouvelle. Au point de vue du nombre d'habitants rapporté aux
espaces occupés les densités ramènent un désordre, tant les standards sont
dépassés. Quant à la qualité des équipements, et quant à la satisfaction des besoins en espace de
vie, de production, la demande ne peut être satisfaite. Les sites qui sont
conquis pour vivre ne sont pas viables. Au défaut de viabilisation s'ajoute le
déficit d'alimentation en eau et de connexion au réseau électrique. Des sites
en porte-à-faux avec les normes de décence vont être envahis par la seconde phase de modifications
des changements climatiques. En fait, des lits asséchés de cours d'eau, des
sites en dépression sont colonisés et le surplus en eau ne pouvant être évacué,
l'électricité est fournie par des motopompes pour évacuer l'eau. Ce volet
hydraulique d'urgence montre que l'eau rejetée de manière aléatoire est un
gâchis. Cela démontre aussi du manque de programme et du manque d'initiative en
termes de réponses en vue de faire face à une catastrophe. Les réponses doivent
être imbriquées au contexte de crise
économique, social. En l'absence de solutions durables réfléchies et bien exécutées cela peut
déboucher sur des bouleversements politiques inédits.
Sortir l'eau des villes est une prouesse politique par
rapport à une forte demande sociale. Combien coûte l'énergie utilisée
(motopompes et gasoil). Pendant de
longues années, le déficit pluviométrique a hypothéqué l'agriculture sous pluie
et l'élevage extensif. Aujourd'hui, un semblant de retour à une pluviométrie
qui se rapproche de la Normale pluviométrique est noté. Alors qu'une bonne
imbrication des stratégies / réponses en vue de faire face à la catastrophe
n'est pas élaborée par des politiques de groupes (UEMOA, CEDEAO, etc.) et même
l'ancien CILSS. Tout ce qui se fait est à l'échelle des Etats et la Communauté
Internationale prête à apporter son aide d'urgence. L'aide bien théorisée et
soutenue sur le long terme doit s'appuyer sur sa structure et sa durabilité. En
termes de solution définitive. Combien le PNUE, le PNUD, la Croix rouge et
d'autres bailleurs ont apporté en soutien alimentaire. Et comment ?
Et qu'est-ce qu'il faut faire dans le long terme pour la
maîtrise hydraulique .
Les petites villes ne risquent-elles pas de
disparaître ? Sous le flot des eaux d'inondation. Quel est le coût des
eaux pompées : Coût énergétique. Quel coût pour les pertes des ressources
en eaux rejetées en mer ou laissées en stagnation ?
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