Inondations saisonnières en Afrique de l’Ouest. Problème de gouvernance – Le cas du Sénégal.
Inondations
saisonnières en Afrique de l’Ouest. Problème de gouvernance – Le cas du Sénégal.
Un dilemme
contradictoire affecte de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso,
Niger, Sénégal, etc). Il s’agit de la
situation de sécheresse symbolisée par les moyennes pluviométriques qui n’ont
pas, dans certaines zones, atteint la moyenne trentenaire. Des années
déficitaires alternent avec d’autres qui sont exceptionnellement excédentaires.
C’est le cas au Sénégal qui, comme tant d’autres, appartient au Cilss. C’est dans ce contexte hypothétique
que les volumes pluviométriques excédentaires entraînent des phénomènes
dramatiques d’inondations saisonnières.
Entre 2000 et
2012, au Sénégal, trois régimes politiques différents ont alterné au pouvoir et
aucun n’a répondu de manière tranchée par des solutions durables aux questions
que pose l’inondation saisonnière. Cet texte essai de répondre au : -
pourquoi : les politiques publiques échouent leur gestion de la
catastrophe ? Est-ce relatif au nombre des victimes qui est passé de 170
000 à 900 000 entre 1999 et 2009.
-
Qui
gère quoi en cas de catastrophe ? Comment l’aide publique s’allie-t-elle
avec les bailleurs de fonds privés pour essayer de gérer la question des eaux
usées et les eaux de drainage.
-
Est-ce
une question complexe fortement imbriquée à la précarité, à la vulnérabilité, à
la pauvreté.
La gestion des
eaux, connue sous l’appellation d’assainissement, soulève la question des eaux.
Comment se débarrasse-t-on des eaux d’inondations, quels sites sont concernés :
les banlieues, les villages et les villes. Gérer cette eau c’est aussi prendre
en charge les victimes, avec quelle connaissance dans le contexte des
changements climatiques ? Les moyens d’urgence (financiers), les moyens
techniques à long termes sont souvent espérés de l’aide internationale ?
Au Sénégal, la multiplicité des réponses
fournies par les acteurs peuvent être lues à travers le nombre de bailleurs de
fonds publiques, privés, internationaux et les stratégies communautaires et
individuelles qui témoignent de la dispersion et de l’absence de visions
concertées, organisées par l’Etat.
La gestion des
eaux posent de nombreuses questions ouvertes inscrites dans le dilemme
d’attente, chaque année les inondations jusqu’à lui désigner récemment un
ministère en 2012 : le ministère de l’aménagement et de la restructuration
des zones d’inondation.
Faut-il s’adapter ou continuer à développer le
dilemme expectatif comme solution ? C’est bien la question. Il nous faut
apprendre du passé pour agir.
Les dons et les téléthons ne sont pas une nouveauté
au Sénégal. C’est une excellente chose. C’est l’éthique qui intervient en cas
de catastrophe.
En 1999, les inondations avaient fait 103 morts
dans la région du fleuve. Et l’an 2000 a marqué la fin de règne du Parti
socialiste après 40 ans de pouvoir.
En 2005, les inondations ont changé le calendrier
électoral.
En 2012, elles ont phagocyté le Sénat. Y prendre
garde, elles peuvent avaler encore des institutions et des démarches.
La
situation actuelle appelle une analyse rigoureuse de la désorganisation qui
risque de se produire. En effet, lors des inondations de l’hivernage 2012, la
structure gouvernementale comprend le ministère de l’hydraulique qu’on a vu le
plus sur le terrain. Et l’Orsec est resté au ministère de l’Intérieur.
Le
30 octobre, après la saison des pluies, et pour le premier réaménagement
gouvernemental, est créé le ministère de la l’Aménagement et de la Restructuration des
zones d’inondation. Le décret d’affectation des différents démembrements ne prend que le Programme de Construction des Logements Sociaux au ministère
de l’Hydraulique. L'assainissement est toujours en couple avec le ministère de l'Hydraulique qui a gardé la Direction de l'Assainissement.
L’interview
du ministre dans la parution du quotidien national « le Soleil »
révèle un autre programme de construction de logements sociaux avant les
inondations de 2013 – on les attend. L’Habitat a un ministère. L’urbanisme et
le Cadre de vie aussi. L’Assainissement est logé au ministère de l’Hydraulique.
La Fondation Droit à la ville est un organisme privé qui intervient dans la
restructuration des quartiers spontanés. Le souhait du ministre est d’aboutir à
une synergie des intervenants dispersés dans le champ complexe du phénomène des
inondations.
L’histoire
n’aura servi à rien. Aucun enseignement n’est tiré de l’échec des politiques
publiques des gouvernements précédents. L’ampleur de la catastrophe des
inondations de l’hivernage 2012 n’a été appréciée que par la mise en place d’un
ministère qui cherche sa démarche.
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