Pauvreté = Risque ?
Risque,
Incertitude et Vulnérabilité
Is poverty the risk in the context of global environmental change?
La pauvreté en Afrique et,
singulièrement au Sahel, est un processus qui s’approfondit davantage et
demeure fortement commandée par la vulnérabilité des populations qu’elle
affecte. Dans le contexte du Sahel occidental, l’exemple des villes, peut
servir à illustrer ce constat, depuis les grandes périodes de sécheresse jusqu’aux
inondations de la dernière décennie (2010-2012).
A travers les villes africaines,
et particulièrement celles confinées au littoral océanique, on peut lire les défis
socio-économiques fortement influencés par la dégradation des conditions environnementales
qui induisent, en les rendant complexes, les systèmes de production et
notamment de survie qui ont perdu tous les appuis de croissance [indicateurs biaisés : par les
cultures de substitution à la commande] ; en un mot l’agriculture sous
pluie remplacée en certains endroits par celles irriguées, les systèmes
pastoraux en faillite accélérés par la sécheresse et suppléés par une aviculture
de forme nouvelle, etc. ; les stratégies de pêche et d’exportation tournées
vers une offre de devises a entraîné un très rapide épuisement des stocks. Les
ressources naturelles dans leur globalité connaissent une raréfaction jusqu’au soleil
qui animait une certaine industrie de villégiature. Celle-ci est
tombée en désuétude à la suite d’un fonctionnement urbain qui met en insécurité
ceux qui vivent dans les villes africaines en général et particulièrement les touristes
pourvoyeurs de devises qui, de plus en plus, évitent les plus grandes villes.
D’une manière
générale, les villes sénégalaises, comme tant d’autres africaines, ont
connu une croissance qui, finalement, a fait du pays un espace majoritairement
plus urbanisé que rural. Dans la plupart des villes, une structuration par
quartiers dessine les conditions d’occupation : à une période dite de
sécheresse sont nés des quartiers qui ont occupé jusqu’aux dépressions asséchées. Le retour à
une pluviométrie proche de la normale installe ses populations dans un dilemme
qui met à nu toute la vulnérabilité de ces populations urbaines. Par le
site qu’elles occupent, elles déclinent tous les défis auxquels elles sont
confrontées depuis plus d’une génération. En effet, dans ces sites l’eau les expulsera
(inondations) et il n’y a jamais eu l’eau courante qui a été toute
une bataille ; l’électrification n’est jamais allée vers ces
populations ; l’évacuation des eaux usées, les moyens sanitaires, la
scolarisation ; les techniques de survie ont installé ces populations dans
une insécurité alimentaire…
Les autres défis se résument en ces termes :
absence de structuration ou d’organisation spatiale avec un minimum, de sécurité en plus de leur position
aux marges, la marginalisation est un processus exacerbé par les conditions
environnementales changeantes dans leur globalité.
Autant les stratégies de lutte et d’adaptation à la
sécheresse n’ont pas été complètement déclinées que d’autres doivent voir le
jour par l’urgence. La stratégie de répondre à une urgence ne peut pas
permettre la définition d’une politique cohérente. Il s’enchaîne des actions
qui sont des réactions à la catastrophe. Dans ce cas la tendance vers le
développement ne peut pas être considérée. Il n’y a pas de temps à la
croissance. L’enjeu est un jeu de chiffres qui met à nu toute la pauvreté tantôt décrite comme la
vulnérabilité.
1. Lutte
contre la pauvreté durant les périodes de sécheresse
2. La
maîtrise hydraulique : génération des grands barrages
Les cultures irriguées comme moyens de substitution à une agriculture
sous pluie hypothéquée
Les cultures maraîchères et la fin d’un pastoralisme transhumant
Les options de pillages halieutiques (surexploitation des ressources
marines)
L’option touristique et l’attrait des devises : privatisation des
plages et de la mer et poussée de la prostitution
De l’émergence d’une insécurité qui suit le flot des devises et la fin de
la vente du soleil
3. La
montée des populations rurales et le passage du pays à un fort taux
d’urbanisation
De pays fortement rural à une émergence d’une dominante urbaine
4. Le
contexte de pluviométrie ‘’normale’’ ou l’inversion d’une attente
Changement climatique et exposition anthropique
5. Les
inondations comme phénomène incertain, pourvoyeur d’urgence
Le processus
Les victimes
6. Les
hypothèques socio-économiques et les stratégies de survie
-
Les
conséquences des périodes sèches
-
Les
inondations et les déplacements de population
-
Les
manifestations des populations en période de catastrophe (l’exemple des
inondations)
-
Estimation
des pertes : une tentative d’approche de la vulnérabilité (pertes
immatérielles : culturelles et cultuelles)
-
Pertes
matérielles (biens immobiliers et mobiliers) ; les impacts
sanitaires et psycho-sociales
-
7. Politiques
et tentatives de réponses
-
la
sécheresse, les politiques et les Actions de lutte
-
la
surprise des inondations, le phénomène de l’urgence et les manifestations
-
Les
pertes, l’incertain et les solutions préconisées
-
Perspectives
Stratégies des populations :
imaginons la pauvreté urbaine [pire que la misère rurale : perte de
repères] – Rechercher les lignes conductrices à travers la croissance
démographique dite naturelle et migratoire qui, longtemps, a contribué à
modifier les statuts des bourgs qui deviennent des villages [voir les
déplacements de populations].
Stratégies des politiques :
imagination de comités de lutte contre la sécheresse ; stratégie de
réduction de la pauvreté : petits prêts et petites productions :
seules des stratégies de survie sur une courte période (saison, année et moins
décennie).
Stratégies des ONG :
des politiques réfléchies ailleurs qui mettent l’accent sur des formes de
réaction du XIXème siècle ou de la période d’après guerre. Des actions très
localisées qui ne tiennent pas compte d’un point de vue global et qui se heurte
à plusieurs types de problèmes, notamment de communication et de compréhension
avec les populations.
Stratégies des Organisations
Locales Non Gouvernementales (avec la faiblesse de leurs moyens par
rapport aux sollicitations immédiates (car les grandes ONG étrangères ont leurs
budgets ficelés et ne connaissent pas souvent l’urgence – les urgentistes sont
les ‘’locaux’’. Les ONG internationales sont bien formalisées et
n’interviennent que suivant des programmes qui cherchent parfois à protéger la
faune (les tortues) et la flore (des algues…) là où les populations récoltent le sel pour
survivre. Il y a de quoi s’interroger sur la dimension humaine de l’aide des
ONG qui interviennent dans le domaine des ressources naturelles ou qui
travaillent dans les programme de conservations, de réhabilitation en exécutant
des directives qui viennent de Londres, San Francisco ou Tokyo,
etc.
Ainsi, la plupart des facteurs
qui poussent les populations au déplacement ou à se déplacer sont entre autres
dans une forte imbrication des catastrophes naturelles que sont la sécheresse
dans un contexte assez lointain (période fini XXe siècle) ; et assez
récemment, dès qu’une pluviométrie qui se rapproche des conditions normales
frappe le Sahel, on parle d’inondations catastrophiques, comme c’est le cas
ailleurs à travers toute la planète, surtout lorsque le caractère pluvieux se
manifeste avec une rare intensité qui induit un effet de surprise dont la
conséquence dramatique ne s’est pas seulement manifestée au Sahel.
Il se construit un gradient
sahélien West-Est et Nord-Sud. Celui dit méridien ou Nord-Sud a entraîné les
populations rurales suivant un déplacement en forme de courbe ou en diagonale partant effectivement du Nord
vers l’Ouest [alors qu’en le prolongeant vers le Sud, il s’agit d’un
déplacement qui ouvre une perspective de mouvement transfrontalier pour
atteindre les côtes du golfe de Guinée avec la Côte d’Ivoire qui a perdu son
attrait ou attractivité d’antan avec son conflit intérieur, un retour des populations
non pas à la case de départ, mais plutôt dans une sorte de sens giratoire à la
recherche de pays sécuritaires. Ce qui les a poussé à retourner vers le Nord
avec la grande tentation des pays européens qui ont développé face aux grandes
vagues migratrices des boucliers barbelés qui rappellent les fortifications de
la période médiévale ou plus lointaines contre les ‘’invasions barbares’’. La
civilisation de peuples bohémiens véritables (trekkers) dans la majorité d’une
jeunesse à la quête d’espoir représenté aujourd’hui par un visa d’un pays
développé que l’on appelle ‘’sésame ’’.
Le gradient Ouest –Est et vice
versa (Est-West) est plutôt symbolisé par une interrelation simple et souvent
confuse. Il ne s’agit pas d’un dialogue. Il émerge un rush vers le littoral où
existe une coïncidence non démonstrative de l’accélération d’une érosion
côtière à la suite d’une grande émergence culturelle d’un tourisme multi varié.
Et l’on s’interroge. Est-ce que
l’érosion ne s’est pas toujours déroulée suivant une célérité presque identique
à la seule exception qu’elle n’a jamais constitué une menace en la simple
raison qu’elle ne menaçait pas les habitats (et ce nombre d’habitants de plus
en plus important) mais fonctionnait selon sa loi destruction / construction
sur de courtes distances.
Lorsqu’on relativise. On se demande, Est-ce le temps de l’émergence de paradigmes
[Consilience / Résilience] bien verrouillés qui cloisonnent clairement les deux concepts trop flous de
développement et de sous-développement ?]. Au moment même où ces deux
notions opposées n’ont jamais été bien définies d’un point de vue
scientifiquement et unanimement admis de tous.
Aujourd'hui
toutes les régions de la planète peuvent être affectées par le phénomène des
catastrophes hydro - météorologiques, mais les capacités d'évaluation, de
réaction et de réponse notamment politique peuvent être différentes. Les
études, les compréhensions, les comparaisons, les solidarités, ailleurs les
compagnies d'assurance sont substituées à des formes de solidarité qui ne
peuvent plus se manifester dans certains pays, etc.
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